Aujourd’hui, le traitement et la prise en charge des inhibitions motrices sont un point de recherche central dans la rééducation fonctionnelle. Les études sur la place du cerveau dans la motricité se multiplient et il existe aujourd’hui plusieurs hypothèses quant à l’origine de ces phénomènes. Mais savez-vous réellement ce qu’est une inhibition motrice ? C’est ce que nous vous proposons de découvrir ensemble dans la suite de cet article. 

Qu’est-ce qu’une inhibition motrice ?

L’inhibition motrice est un mécanisme du cerveau indispensable pour un assurer le bon ajustement de la motricité, en éliminant les mouvements parasites. En ce sens, elle ne doit pas être considérée comme un mécanisme dysfonctionnel, sauf si celle-ci tombe dans l’excès : elle devient alors pathologique.

Différents types d’inhibitions ont été définis en psychologie et en psychomotricité, chacun correspondant à une atteinte corticale spécifique. Dans le premier cas de figure, on parle d’inhibition distale (ou inhibition périphérique). Pour certains auteurs, celle-ci repose sur une modification des informations fournies par les récepteurs de l’articulation et du muscle, ce qui empêche alors les voies supraspinales d’activer pleinement le muscle (1). En d’autres termes, le cerveau reçoit ici de mauvaises informations et réagit en conséquence en mettant en place une motricité dysfonctionnelle. Ce type d’inhibition est induite par la diminution de l’activation des récepteurs qui peut elle-même avoir diverses causes, notamment : 

  • un épanchement synovial ; 
  • une hémarthrose ;
  • une inflammation ; 
  • une raideur ;
  • des atteintes aux articulations périphériques.

Dans le deuxième cas de figure, on parle alors d’une inhibition proximale (ou inhibition centrale) : ici, le blocage intervient au niveau du cerveau lui-même, plus précisément au niveau du cortex moteur et des voies descendantes, où les ganglions de la base (ou noyaux gris centraux) jouent un rôle dans l’initiation d’un mouvement. 

En effet, ce sont eux qui autorisent ou inhibent le démarrage d’un mouvement volontaire. Ils possèdent aussi un rôle important dans l’automatisme des gestes (2). L’apparition de ce type d’inhibition peut être induite par l’inactivation prolongée d’un muscle à cause d’une immobilisation longue (chirurgie, orthèse), ou bien par un blocage psychologique, résultant du traumatisme physique. En outre, ce type d’inhibition motrice peut à la fois impacter la qualité de la contraction musculaire, mais aussi l’activation temporelle des contractions musculaires nécessaires à la bonne réalisation des mouvements.

Quel impact peut avoir une inhibition motrice ?

Une inhibition motrice peut avoir plusieurs conséquences sur la motricité du patient qui en souffre. Toutefois, ces dernières peuvent également être qualifiées de symptômes et aider les professionnels de santé à identifier ce type de trouble plus facilement. 

Une inhibition motrice peut avoir un impact sur la qualité de la contraction musculaire. Elle peut aussi perturber l’activation temporelle des contractions musculaires nécessaires à la bonne réalisation des mouvements. En ce sens, nous pouvons supposer qu’elle modifie les “patterns” moteurs au niveau cortical qui induit alors la mise en place d’un enchaînement dysfonctionnel, ainsi que d’un nouveau mouvement adaptatif.

Comment diagnostiquer une inhibition motrice ?

Le diagnostic d’une inhibition motrice repose sur l’observation de différents symptômes, parmi lesquels on peut notamment compter : 

  • une atrophie musculaire et une baisse de la CMV (Contraction Maximale Volontaire) ;
  • une gêne dans la stabilité d’une articulation et dans sa fonction ;
  • un retard anormal dans la progression de la rééducation ;
  • une perturbation du schéma moteur de contraction ;
  • une douleur à type de gêne qui perdure.

Pour révéler ces symptômes, le praticien peut, par exemple, avoir recours à un testing musculaire classique, auquel il peut ajouter une composante de sensations proprioceptives.

En effet, dans ce cas de figure, il est essentiel pour le professionnel de santé de savoir ce que ressent le patient lorsqu’il effectue une contraction musculaire ou un mouvement. C’est cette composante sensitive et la différence qu’il peut y avoir avec le côté sain qui vont lui permettre de s’orienter vers le diagnostic d’une inhibition motrice.

Quels traitements peuvent être mis en place dans le cadre d’une inhibition motrice ?

Une inhibition motrice peut être traitée de différentes manières. Plusieurs ouvrages mettent en avant certaines méthodes, notamment : 

  • l’utilisation de plateformes vibrantes et oscillantes, qui semblent augmenter l’activation du quadriceps (3) ;
  • le recours à la cryothérapie, afin de diminuer temporairement l’inhibition motrice (4) ;
  • l’électrostimulation (toutefois, les bénéfices de cette méthode ne durent que 30 minutes) (5).

Ces trois techniques sont assimilées à l’approche distale, qui est le plus souvent employée dans le cadre de la prise en charge des inhibitions motrices. 

  • le biofeedback (6), qui permet des améliorations de la puissance motrice et la récupération fonctionnelle ainsi qu’une meilleure maîtrise de l’action des muscles par le patient ;
  • une nouvelle approche de reprogrammation neuromotrice basée sur l’utilisation des sensations proprioceptives associées à un travail d’imagerie motrice, lui-même combiné à l’utilisation de sons de basse fréquence.

Ces deux dernières techniques font, quant à elles, référence à l’approche proximale, dont l’objectif est de désamorcer un geste non fonctionnel et de reprogrammer une fonction motrice adaptée à ses besoins, d’un point de vue neurophysiologique et émotionnel. En outre, cette démarche se différencie de la précédente par l’implication du patient dans la prise en charge.

En conclusion, la prise en charge des inhibitions motrices est une réelle avancée dans le parcours de soin global des patients. Elle doit s’inscrire dans le parcours de soins, dans le but de réduire les échecs thérapeutiques, potentialiser et accélérer la rééducation, et enfin prévenir les récidives.

La méthode Allyane dans le cadre du traitement d’une inhibition motrice

La méthode de reprogrammation neuromotrice Allyane est un procédé neurophysiologique permettant la modification, la correction ou l’acquisition d’un automatisme moteur. Elle est destinée à faciliter la réhabilitation, la modification ou l’acquisition d’un geste de façon rapide et durable. Pour y parvenir, le patient va travailler sur ses sensations proprioceptives, puis les intégrer grâce à l’imagerie mentale.

La méthode Allyane se base également sur l’utilisation des sons de basse fréquence émis par un dispositif breveté, qui vont placer le patient dans un état d’hypovigilance en augmentant la production d’ondes cérébrales. Cela va ainsi lui permettre d’ancrer le travail au niveau sous-cortical de manière durable.

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Sources : 

(1) Hurley M. V., Jones D. W., Newham D. J. Arthrogenic quadriceps inhibition and rehabilitation

of patients with extensive traumatic knee injuries. Clin Sci (Lond) 1994;86(3):305–310.

(2) Kawaï R., Markman T., Roddar

R., Olveczky BP. Motor cortex is required for learning but not for executing a motor skill.Neuron. 2015 May 6;86(3):800-12. doi: 10.1016/ j.neuron.2015.03.024.

(3) Nov 2014 Blackburn JT1, Pamukoff DN2, Sakr M3, Vaughan AJ4, Berkoff DJ 5

(4) Dec 2010 Rice DA 1, McNair PJ (8) Janv 2009 Rice D 1, McNair PJ, Dalbeth N.

(5) Oct 2017 Rafsanjani H1, Khademi-Kalantari K2, Rezasoltani A1, Naimi SS1, Ghasemi M1, Jaberzadeh S3

(6) 2013, Gabler C1, Kitzman PH2, Mattacola CG3